Appel à témoignages: transparence pour les contributeurs du projet Paprium

Chers passionnés de jeux vidéo et défenseurs du crowdfunding éthique,

L’affaire du jeu vidéo Megadrive Paprium, créé par WaterMelon Games, dirigée par Gwénaël Godde, également connu sous le nom de Fonzie, présente plusieurs problématiques qui deviennent préoccupantes : retards de production et problèmes de livraison semblent avoir laissé de nombreux contributeurs mécontents et non remboursés à ce jour.

Le développement de Paprium a été marqué par des retards considérables depuis son annonce en 2012, et le jeu n’a été publié qu’en 2020, en peu d’exemplaires. Il est devenu aujourd’hui très rare, et se monnaye 900 € en moyenne sur ebay.

WaterMelon a rencontré des difficultés financières notables, y compris avec une rumeur (jamais prouvée) de comptes PayPal gelés, ce qui a compliqué la gestion des fonds de la campagne de financement et exacerbé retards et l’insatisfaction.

A ce jour, beaucoup de clients attendent encore leur commande ou un remboursement. Le site où ils ont passé commande a tout bonnement fermé, alors que la société existe encore.

En réponse aux difficultés financières et aux critiques, WaterMelon Games avait dans un premier temps annoncé vendre ses actifs et propriétés intellectuelles les plus précieuses, dans l’espoir de maintenir une stabilité opérationnelle​. Puis, l’entreprise lança une nouvelle campagne de financement participatif, via la plateforme Kickstarter.

Campagne de levée de fonds de Paprium lancée le 21 octobre 2021

Cette nouvelle tentative de financement vise notamment à porter Paprium sur PlayStation 4, PlayStation 5, Switch, Steam, tentant ainsi de donner une nouvelle vie à ce jeu conçu à l’origine pour la Sega Genesis.

Cette campagne devait durer du 21 octobre 2021 au 20 décembre 2021.

3271 contributeurs ont investi 895.569 euros.

Alors que la livraison des produits annoncés était promise pour le 20 décembre 2022, ils n’ont à ce jour aucun retour.

De nombreuses interrogations sur la situation entourant WaterMelon Games et le jeu Paprium suggèrent la possibilité d’une opération de type « cavalerie » ou « Ponzi ». Dans ce genre de modèle, les revenus générés par les nouveaux investisseurs sont utilisés pour payer les obligations envers les investisseurs précédents, sans réelle génération de bénéfices ou livraison de produits.

Mai 2024, l’embrasement du YouTube francophone.

En août 2020, une vidéo extrêmement documentée de la chaîne Life is a video games mettait l’accent sur des révélations troublantes concernant la gestion de Watermelon sur le projet Paprium. La sortie du jeu quelque temps plus tard avait permis de diminuer la polémique entraînée par ces révélations.

Mais, au fil des années, les livraisons retardées et les commandes non honorées ravivent les discussions et, progressivement, les esprits s’échauffent.

En mai 2024, une autre chaîne, celle de Paravec, monte un canular en se filmant dans un entrepôt remplis de cartons de jeux Paprium, faisant croire au public qu’un stock caché a enfin été découvert.

Cette vidéo met le feu aux poudres en ravivant la colère des acheteurs bredouilles, et donne lieu à une diffusion mondiale.

En réaction, le concepteur de Kirito The Game, un jeu Megadrive très attendu, Cyber808, annonce sur sa chaîne la préparation d’une action collective des acheteurs et apporteurs de fonds, pour qui c’en est trop.

Les esprits s’embrasent et le paroxysme du mécontentement s’incarne dans la phrase choc d’une personæ du youtubegame français, Deep Flake, qui attend son Grand Stick à 250 € depuis bientôt 5 ans :


« Fonzie, j’irai chercher mon Grand Stick jusque dans tes chiottes ».

Face à ce qui peut être perçu comme des négligences graves ou des tromperies délibérées, une réaction apparaît nécessaire.

Quels sont les recours ?

La Federal Trade Commission (FTC)

Il s’agit d’une agence indépendante du gouvernement des États-Unis, établie en 1914. Sa mission principale est de protéger les consommateurs et de promouvoir la concurrence en prévenant les pratiques commerciales anticoncurrentielles, trompeuses ou frauduleuses. En raison de la portée internationale du commerce et de l’impact transfrontalier des pratiques commerciales, la FTC peut aussi jouer un rôle crucial dans des affaires impliquant des consommateurs non-américains, notamment quand des entreprises basées aux États-Unis comme Kickstarter sont impliquées.

A plusieurs reprises, pour des montants bien moindres à ceux de l’affaire Paprium, des condamnations ont été prononcées. Par exemple:

L’affaire du jeu de société « The Doom That Came to Atlantic City » : En 2013, un créateur nommé Erik Chevalier a collecté plus de 122 000 dollars pour développer ce jeu de société. Cependant, il a utilisé une grande partie des fonds à des fins personnelles. La Federal Trade Commission (FTC) a ouvert une enquête qui a conduit à un règlement en 2015, où Chevalier a été tenu de rembourser les donateurs.

Le cas du project « Asylum Playing Cards » : Un autre exemple implique un projet Kickstarter pour un jeu de cartes appelé « Asylum ». En 2012, après avoir levé environ 25 000 dollars, le créateur n’a pas livré les récompenses promises. Après de nombreuses plaintes, la FTC a également enquêté sur ce cas, résultant en un règlement pour garantir le remboursement des backers.

La compétence de la FTC s’étend au monde entier, c’est à dire qu’une personne extérieure aux USA, ou un collectif, peuvent, une fois leur dossier constitué, saisir la Commission pour enquête.

Depuis ces deux affaires qui ont fait jurisprudence, les plaintes se sont multipliées à mesure que les fraudes progressaient. Timide au départ, la FTC est désormais rôdée, et les condamnations s’enchaînent.

En effet, l’évaluation des détournements et fraudes réalisés sur Kickstarter concerneraient, selon la FTC, en mars 2024, 18 % des projets.

Des nouvelles règlementations sont déjà dans les tuyaux, et la pression sur Kickstater augmente. Rodée à ce type d’affaires, la FTC peut intervenir sans difficulté dans le dossier Paprium, ayant parfaite compétence territoriale en raison de la domiciliation de Watermelon aux Etats-Unis, ainsi que de celle de Kickstarter, à Brooklyn.

L’action pénale pour abus de confiance et/ou escroquerie

En France, l’abus de confiance, défini par l’article 314-1 du code pénal, est le fait par une personne de détourner, au préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé.

En récoltant des fonds dont aucune traçabilité n’est possible, alors qu’ils ont pour usage déterminé la production de produits manufacturés, lesquels ne sont pas livrés, le leveur de fonds peut rentrer dans les conditions de constitution d’une telle infraction.

De même, en créant un site internet ex nihilo pour recevoir des commandes de produits lors de la sortie de Paprium en 2020, et en le fermant quelque temps plus tard sans délivrer l’objet, l’auteur de ce processus peut également être poursuivi pour les mêmes motifs.

S’il s’avère que le site en question constitue un appât frauduleux afin de recevoir énormément de commandes pour n’en fournir que quelques unes, la manoeuvre peut être constitutive en droit d’une escroquerie définie ainsi par l’article 313-1 du code pénal.

Selon les termes de cet article, l’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manoeuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.

En matière de vente en ligne, de nombreuses condamnations sont déjà intervenues en France pour des sites de e-commerces qui procédaient de la sorte.

C’est qualifications ne présument pas de ce qui a pu réellement se passer, mais l’absence de contrepartie pour des clients ayant parfois versé plus de 1.500 € pour plusieurs produits associés à une communication inexistante sur leur commande depuis 2020 conduit à imaginer leur intérêt.

La première action à envisager est de recenser les victimes.

Le cabinet d’avocats Bastardi-Daumont a accepté d’intervenir pro bono pour instruire les dossiers et lancer la procédure. Réunissant trois avocats, le fondateur du cabinet est déjà intervenu par le passé dans l’univers du retrogaming pour faire plier Google face à un Youtubeur dont la chaîne avait été effacée.

Tous les contributeurs déçus du projet Paprium (français ou étrangers) sont invités à leur partager leur expérience. Voici ce qu’il convient de fournir pour constituer un dossier et saisir les juridictions compétentes :


• Nom et prénom
• Montant et date de la contribution
• Détails de la communication avec WaterMelon Games et/ou ses intermédiaires
• Description de l’expérience

Ces données protégées par le RGPD ne transiteront que par cet email d’avocat et sont donc couvertes par le secret professionnel. Ces informations sont à envoyer à l’adresse suivante:

avocat@bastardidaumont.com

En collaboration avec les plaignants recensés, ces témoignages seront collectés et analysés jusqu’en septembre 2024. A cette date, sans réaction de Watermelon, il sera proposé de les  réunir et les déployer en une action collective, d’ores et déjà écrite plus haut. 

Les cartes seront ensuite dans les mains de l’organe instructeur, qui évaluera si il y a ou non fraude en l’espèce.

Que fait le dirigeant de WATERMELON ? Pourquoi ne répond il pas ? Ou est il ?

Fonzie est d’une nature très secrète et réserve ses effets ainsi que sa communication. Un temps basé en Chine, il est aujourd’hui revenu en France. Il a pris certaines précautions pour ne pas être facilement localisable, demandant à disposer de l’article 21 du RGPD dans sa création d’entreprise nouvelle, de sorte qu’il est introuvable sur Infogreffe ou Pappers.

Néanmoins, il a commis quelques négligences, qui rendent accessibles au public ces informations.

La nouvelle entreprise de Fonzie est située à Moirans (38), et s’appelle Janus Polytechnique. Les coordonnées de cette société sont les suivantes:

JANUS POLYTECHNIQUE
38430 CENTR’ALP
FRANCE
+33(0)6 Ƽ2 46 13 30

Il a récemment déposé le nom d’un nouveau jeu, « American Mega Brawl » (peut-être celui dit « du Dauphin »)

Depuis décembre 2023 il ne fait plus aucune mise à jour des projets pour lesquels les crowdfounders ont investi plus de 895.569 euros €, afin de recevoir des objets qui devaient être livrés en 2022.

Main tendue à WATERMELON.

Considérant ces éléments, nous espérons que cette initiative entraînera un « réveil » de Fonzie, et invitons WaterMelon Games à nous contacter via notre conseil avant septembre 2024 pour pour discuter de la situation actuelle. S’il ne souhaite pas le faire, il lui est recommandé de reprendre le travail, et d’honorer ses engagements auprès de ceux qui lui ont apporté leur confiance.

Notre objectif est de comprendre tous les aspects de cette affaire pour arriver à une conclusion juste et équilibrée, et que les clients soient respectés, c’est à dire remboursés, ou servis.

Nous souhaitons également contribuer au combat mené actuellement aux Etats Unis afin de diminuer les fraudes, et rétablir un crowdfunding plus éthique.